L’exposition de Bore Ivanoff et Marie Bouquet se tiendra au Manoir du 1er au 31 Mai 2017. Le Vernissage auquel les membres sont conviés aura lieu le mercredi 03 Mai 2017 de 18h30 à 22h30.
Œuvre « Les Miroirs de Paris, entre verre et eau »
Avec ce 2ème Projet Artistique croisant photographies et peintures, le duo Boré Ivanoff – Marie Bouquet franchit une nouvelle étape dans le processus de leur coopération créative. Un jeu de miroirs envoûtant où se répondent de manière surprenante photographies et peintures, mais aussi deux personnalités et sensibilités bien trempées. L’exposition « Les Miroirs de Paris, entre verre et eau » revisite avec talent le thème de l’évolution architecturale de nos villes en passe de devenir de véritables cités de verre.
La force de l’exposition réside dans la composition de chaque oeuvre sous forme de diptyques où photographie et peinture se côtoient dans une symétrie presque parfaite, enjeu d’un dialogue entre deux formes d’expression complémentaires mais aussi bien différentes.
Les œuvres-diptyques, fruits de la coopération artistique de ce duo hors du commun, ne sont pas seulement une joie contemplative pour la perception esthétique du spectateur… elles constituent aussi une matérialisation visuelle de la synthèse créative, le mariage alchimique d’esprits Dionysiaque et Apollinien incarnées par les personnalités des artistes… un triomphe de la complicité de ces caractères, tempéraments et intuitions artistiques qui ont trouvé la force et l’inspiration d’établir un pont, une fréquence positive qui harmonise leurs ondes créatrices…
Dans ces œuvres, il est impossible d’ignorer l’aura lumineuse qui nous transporte dans un état de méditation hypnotique, dans une transe esthétique.
La collaboration entre 2 artistes issus de 2 cultures différentes profondément ancrées, réinvente de manière originale et inédite le thème éternel et définitivement inépuisable du miroir. Ce thème abordé de façon privilégiée en psychologie et en littérature est ici sublimé par la photographie et la peinture.
En regardant l’une ou l’autre de ces œuvres, leur symétrie, on appréhende de façon différente la similitude, la différence, la complémentarité, la sensibilité. A chaque art son atout, à chaque art sa lecture de la réalité et son interprétation.
Biographie de Bore Ivanoff
Par Muriel Berthou Crestey
Originaire d’un pays caractérisé par ses plaines et ses montagnes – la Bulgarie – le peintre Boré Ivanoff pourrait être défini de prime abord comme un artiste « réaliste », selon la théorie littéraire du XIXème siècle transposée aux arts visuels. Il fait du quotidien de la vie un motif pictural. Après de nombreux voyages, il s’installe à Paris au début des années 2000 afin de cultiver sa passion pour les architectures urbaines ; il conçoit une série de peintures rendant hommage aux scintillements de la ville-lumière. Attentif aux miroitements de chaque rayon de soleil sur les façades, il s’emploie à capter le caractère changeant de la ville, à la manière dont il voudrait rendre compte de la singularité des traits d’une personne. Il crée des « portraits » du treizième arrondissement puis investit l’ensemble de la capitale. Il s’associe à la photographe Marie Bouquet ; chacun compose « une moitié » du diptyque. Ce nouveau protocole scelle une rencontre entre deux techniques. La photographie initiale est une langue qu’il interprète – à la manière d’un traducteur – avec ses pinceaux. Le paysage peint d’après la photo n’est : ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Sa technique restitue la sensation et l’esprit des lieux choisis pour leur caractère « sublime », à la fois beaux et inquiétants. La touche est subtile ; l’image inversée transfigure le réel à force de passer du filtre oculaire à la lentille de l’appareil-photo jusqu’au regard sensible du peintre. Boré Ivanoff s’empare d’une histoire. Ses oeuvres partent à la découverte de la généalogie des êtres ayant demeuré en ces lieux. Classiques ? Romantiques ? Assurément, elles s’inscrivent davantage dans une démarche naturaliste où le corps et son imprégnation dans l’espace jouent un rôle dans la restitution de ces paysages urbains. À moins qu’elles ne découlent d’un réalisme magique, ce courant inventé pour décrire l’irruption de l’imaginaire dans une scène aux apparences lisses ? Les contes slaves évoquent l’existence d’une créature – Baba Yaga – dont on ne pourrait pénétrer le monde qu’en traversant un miroir. Avec cette série de peintures réfléchissantes, Boré Ivanoff invente de nouvelles légendes. Veut-il vérifier avec tous ses miroirs que la symétrie n’existerait pas plus dans la ville que dans la nature, à l’instar des peintres qui, depuis l’Antiquité, s’assurent que les proportions sont justes et fidèles à la réalité ? Avec ces reflets, vitrines, jeux de transparence, perspectives vertigineuses, miroitements et effets de mouvances aquatiques, Boré Ivanoff emprunte les lois d’un académisme pictural pour mieux le subvertir…
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